Alain Prost, qui répondra ce soir aux auditeurs de France Inter dans le cadre de l'émission "Le téléphone sonne", a fixé le vrai départ de son écurie en 1998. Il a assisté, la semaine dernière à Barcelone (Espagne, aux essais menés par ses pilotes, Olivier Panis et l'Italien Jarno Trulli, au volant de voitures hybrides, encore équipées du moteur Mugen-Honda qui sera remplacé dès le début de l'année prochaine par le V10 Peugeot. Le patron des Bleus fait le point après une saison de transition

Comment évolue l'implantation de vos locaux à Guyancourt, dans les Yvelines?
Les travaux avancent. Le timing est respecté. L'usine sera prête en février et nous déménagerons à partir de mars. Les versions 1998 de nos voitures seront donc élaborées, d'ici là, à Magny-Cours.

Votre échéancier est-il respecté de ce point de vue?
Nous sommes, là aussi, dans les temps. Notre nouvelle auto fera ses premiers tours de roues aux alentours du 15 janvier. Nous attendons ce moment avec impatience. Au-delà des impératifs réglementaires, elle sera très différente de celle que nous avions cette année, avec son nouveau châssis, son nouveau moteur et des solutions techniques inédites. La saison 1998 sera notre vrai départ...

Avez-vous, d'ores et déjà recruté la totalité de votre effectif?
Pratiquement. Nous sommes passés d'environ 80 personnes à 130 actuellement. Nous devrions atteindre, comme prévu, notre objectif de 150 salariées pour aborder efficacement la prochaine saison.

Vous avez fait appel à Jarno Trulli aux côtés d'Oliver Panis. Quels sont les arguments qui ont motivé votre choix?
L'argument le plus convaincant a été sa performance réalisée en août dernier lors du Grand Prix d'Autriche à Zeltweg. Bon, Jarno a eu des week-ends fantastiques et d'autres moins brillants, mais je mets cela sur le compte de l'inexpérience. En plus, il n'était pas dans une situation très sereine. Il a un gros potentiel et s'entend bien avec Olivier. Je suis persuadé qu'il fera de bonnes choses la saison prochaine.

Avez-vous prévu le recrutement d'un troisième pilote?
En effet, mais pas avant le mois de février. Pour le moment c'est prématuré compte tenu de nos disponibilités techniques.

Vous étiez l'écurie de référence pour Bridgestone. Or McLaren va désormais rouler avec les pneus japonais. Est-ce un problème?
On ne peut pas exiger une exclusivité dans ce domaine. J'étais au courant de la pression exercée par McLaren depuis quelque temps. L'annonce du retrait de l'autre manufacturier, Goodyear, fin 1998, a certainement accéléré le processus. Mais ce n'est pas une surprise. Je pense sincèrement que le fait que Bridgestone équipe une autre écurie de pointe est plus un avantage qu'un inconvénient... A condition bien sûr que le développement ne soit pas uniquement concentré sur une seule équipe.

Propos recueillis par
Jean-Paul Renvoizé