Alain Prost est rassuré. L'AP02 qui effectue ses débuts au Grand Prix d'Australie (départ dimanche à 4 heures du matin), est réussie.

Est-ce que tout s'est passé comme vous le vouliez depuis le lancement de l'AP02?
Si nous sommes rassurés par le potentiel de la voiture, nous sommes aussi très préoccupés par le fait que nous n'avons pas couvert assez de kilomètres pour développer la voiture, en raison de petits pépins. Mais, nous sommes sereins à Melbourne, même si le circuit est un peu spécial.

L'obligation de résultats, après une saison 1998 difficile, ne vous impose-t-elle pas une pression supplémentaire?
Les onze écuries ont des obligations de résultats. Nous avons la chance d'être la seule équipe française, de représenter un défi national. Nous venons de prouver que l'on pouvait faire une bonne voiture. Maintenant, il nous faut travailler sur un programme à cinq, six ans. Le challenge est énorme avec l'arrivée massive de grands constructeurs. Nous devons réviser complètement la façon de nous organiser, de nous structurer. Ce qui était vrai en F1 il y a encore quatre ans ne l'est plus aujourd'hui.

La première place des essais de Barcelone, obtenue par Trulli, modifie-t-elle vos ambitions pour cette saison?
Non, elle ne doit pas les modifier. Il faut rester réaliste. Nous avons eu toutefois la confirmation que nous avons effectué un grand pas. Le temps de Jarno représente une amélioration de quatre secondes par rapport à celui qu'il avait réalisé en qualifications à Barcelone l'an dernier au Grand Prix d'Espagne. C'est énorme. D'autant que la quatrième rainure sur les pneus avant cette année est pénalisante. C'est une performance significative dans la mesure où elle a été réussie dans des conditions identiques aux autres écuries... McLaren et Ferrari peut-être mises à part.

Comment situez-vous Prost-Peugeot par rapport à la concurrence?
Pas de doute, nous devrions être dans le peloton de chasse derrière McLaren et Ferrari.

Sera-t-il possible d'avoir une idée précise de la hiérarchie au soir de la première course à Melbourne?
La hiérarchie qui s'est dégagée des derniers essais d'intersaison a permis de donner une idée du potentiel des voitures. Melbourne dégagera une hiérarchie en course qui ne sera peut-être pas définitive. Au lendemain de l'Australie, il y aura en effet cinq semaines avant le Brésil pour développer les voitures. Je crois qu'en revanche le verdict de Sao Paulo sera plus significatif.