LE MATIN, 08.12.2009

Prost, prénom Nicolas. fils de...


Pas toujours facile de se nommer Prost quand on choisit la même carrière que papa. Nicolas, 28 ans, se confesse.

Nicolas, être le fils de..., c'est tout avantage, non?
Au début, c'est vrai que ça ouvre des portes. L'attention se focalise certainement plus sur un jeune pilote qui fait ses gammes et qui s'appelle Prost.

Donc, que du bonheur?
Attention, la situation est plus complexe que cela. Le nom Prost ouvre des portes, c'est clair, mais on va aussi regarder de beaucoup plus près l'évolution du fils de... Et, là, il n'y a qu'une recette: être rapide. Sinon, bonjour les quolibets!

Cela peut donc devenir un désavantage?
Dans la mesure où il y a tellement d'attention sur soi, oui. Si les résultats ne viennent pas, on commencera de dire: «Voyez, on parle trop de lui, juste parce qu'il est le fils d'Alain Prost.» Il a donc fallu que je commence de gagner pour que l'on oublie un peu mon nom.

Quand vous étiez gamin, il a toujours été évident que vous deviendriez un jour, comme papa, pilote automobile?
J'ai toujours voulu être un sportif d'élite. J'ai pratiqué le ski, le football, le golf... jusqu'à la révélation.

La révélation?
Quand j'ai goûté aux sports mécaniques, j'ai compris que c'était le domaine où j'étais le plus à l'aise.

Et qu'ont dit vos parents?
Ils ne m'ont jamais poussé pour que je choisisse la même discipline que papa, mais ils ont accepté mon choix.

Et, aujourd'hui, il doit être plutôt content, papa Alain?
Alors ça, il faut lui demander!

Etre fils d'un des plus grands champions de l'histoire, c'était comment?
Quand papa a mis un terme à sa carrière, j'avais à peine 10 ans. Je ne suis pas sûr que je réalisais vraiment ce qu'il représentait pour le public. Et puis...

Et puis?
Eh bien, nous habitions déjà en Suisse depuis longtemps. Et, dans ce pays, il y a un immense respect de la vie privée.

Oui, mais à l'école, on devait bien vous chambrer quelques fois, non?
Bien sûr, il y a eu quelques bagarres homériques. Mais rien de bien grave.

A vous entendre, cette célébrité familiale aurait été plus difficile à vivre ailleurs?
J'ai l'impression. Vous savez, la Suisse est très particulière pour cela. A l'époque, il y a des fans de papa qui sont venus jusque dans notre village et qui cherchaient notre maison. Ils se sont approchés de voisins directs, et ceux-là ne savaient même pas qu'un champion de formule 1 vivait juste à côté.

Et aujourd'hui, le rôle de papa Alain dans votre carrière?
Premièrement, il travaille beaucoup, donc il ne m'accompagne que rarement sur les circuits. En plus, il a un peu peur de déranger s'il vient.

Il craint que l'intérêt se focalise trop autour de lui?
Il sait surtout que dans ce métier il faut savoir tracer tout seul son chemin.

Mais il vous donne quand même quelques conseils?
Oui, mais certainement plus sur les attitudes à avoir dans certaines circonstances, sur des choix stratégiques importants - quelle catégorie choisir, quelle équipe -, que sur le pilotage.

Ce sont donc plus des conseils père-fils...
... que pilote à pilote, oui.



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