Interview: Jean-Moise DUBOURG

Dans un entretien qu’il nous a accordé mercredi, Alain Prost, qui mène pour Lagardère Sports le projet de construction d’un circuit de F1 à Flins, indique que le dossier est entre les mains de Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, et qu’il espère annoncer une bonne nouvelle d’ici fin avril.

Alain Prost, on le sait depuis un petit moment déjà, il n’y aura pas de Grand Prix de France cette année. Vous êtes directement impliqué dans le projet de 2011 et dirigez le projet pour Lagardère. Où en est-on?
Les choses s’éclaircissent un petit peu. Le projet de Flin est maintenant complètement abouti. Un architecte a été nommé. C’est le cabinet d’architecte français Jean-Michel Wilmotte qui s’occupe du projet. Maintenant, il faut signer le contrat promoteur avec Bernie Ecclestone, ce qui n’est pas facile dans le contexte actuel. On espère que dans le mois qui vient un accord sera trouvé pour qu’un circuit sorte de terre pour le début 2011. C’est un circuit qui accueillera la Formule 1 et d’autres événements. Ce sera un outil très important à une trentaine de kilomètres de Paris aussi bien pour des conférences, pour l’automobile ou éventuellement d’autres sports. Donc cela doit être un outil très original autour d’une grande capitale comme Paris. Ce projet est complètement intégré dans un plan de relance économique.

Sentez-vous mois de réticence autour de ce projet qu’autour de celui d’Eurodisney que vous défendiez auparavant?
Oui, cela n’a rien à voir. Même s'il y aura quand même quelques réticences. C’est normal que les gens se posent des questions. Il faut leur donner des réponses en montrant ce que l’on fait. Ce n’est pas toujours évident aujourd‘hui. C’est un marché public. Les accords avec Bernie Ecclestone ne sont pas encore connus. Au niveau nuisance et environnemental, je pense que les gens devraient être surpris. Cela devrait être tout à fait correct.

Les fans de F1 en France pourront-ils voir un Grand Prix à domicile dès 2011?
Ça va dépendre de Bernie Ecclestone. Pour l’instant je suis assez confiant parce que je ne vois pas comment il ne prendrait pas en considération le nouveau modèle économique. Il faut que les fans puissent de nouveau aimer la F1 et à des coûts qui soient moindres pour aller sur un circuit. Il faut que le promoteur évite de perdre de l’argent, c’est quand même le but.

Vous avez récemment rencontré le Président Nicolas Sarkozy à ce sujet. Est-ce qu’il a une passion particulière pour le sport automobile? Que pense-t-il de ce projet?
Non, je ne pense qu’il ait une passion pour le sport automobile en particulier. Il a une vraie légitimité par rapport à un projet de relance. Un Grand Prix de France, c’est un grand événement, au même titre qu’une Coupe du monde ou des Jeux olympiques. C’est le genre d’événement qu’il ne faut pas perdre sinon on risque de ne plus le retrouver. Cela dépasse le cadre du sport automobile. Il faut que ce lieu soit utilisé pour faire des essais, de la formation ou de la sécurité. Que ce ne soit pas seulement un endroit idéal pour faire rouler des voitures de course.

C’est ce que vous avez dit au Président Sarkozy?
Oui, c’était pour l’informer des discussions que l’on pouvait avoir avec la Fédération ou la société de Bernie Ecclestone.

Quand pourra-t-on annoncé aux passionnés de F1 qu’ils auront de nouveau un Grand Prix en France dès 2011?
J’espère que tout sera réglé à la fin du mois d’avril. Après ça serait compliqué au niveau du timing et on retomberait dans une spirale négative. Donc j’espère que ça sera terminé en avril.